• Le chien aboie... l'amant s'en va

     隠れ人

    誰だかわかり

    犬吠える

     

    Une personne cachée

    Lorsqu'il comprend qui c'est

    Le chien aboie

     

    "kakure hito / dare da ka wakari / inu hoeru"

     

    A propos du poème:

    Ce poème peut paraître un peu étrange, voire pas terrible du tout, mais en fait, ce qui est important, c'est surtout de comprendre à quoi il fait référence. En effet, il m'a été inspiré par un cours de littérature de 2e année de fac de japonais à propos de la littérature féminine du tournant Xe-XIe siècle au Japon. La plus célèbre représentante de cette littérature est Murasaki Shikibu 紫式部 qui a composé le célèbre Dit du Genji ou Genji Monogatari  『源氏物語』.

    Mais ici, il ne s'agit pas de Murasaki Shikibu, mais de sa rivale de l'époque, Sei Shônagon 清少納言, qui a composé Notes de chevet ou Makura no Sôshi 『枕草子』, qui est un recueil de réflexions sur des faits quotidiens, classés en deux catégories : les choses agréables ou okashi et les choses désagréables ou nikushi.

    Ce poème est inspiré par un fait "nikushi". En effet, Sei Shônagon n'apprécie pas du tout quand son chien, tout content de reconnaître l'amant venu rendre visite, lui souhaite la bienvenue en aboyant... On a connu mieux pour être discret, non ?

    La version moderne que nous avons étudié lors de ce cours donne :

    こっそり来る人を見知ってほえる犬は、打ち殺してしまいたいものだ。

    "kossori kuru hito o mishitte hoeru inu ha, uchi-koroshite shimaitai mono da"

    Un chien qui aboie en reconnaissant quelqu'un qui vient en cachette, on a envie de le battre à mort.

    [précisons qu'en poésie de l'époque Heian, le mot "hito" désigne plus précisément la "personne aimée. Donc, en plus du fait qu'il vient en cachette, il s'agit bien de son amant. A l'époque, toujours d'après ce cours de littérature décidément passionnant, il était monnaie courante et tout à fait acceptable d'avoir un amant, mais il fallait que cela soit fait discrètement.]

     

    Enfin, le dernier point sur lequel je voudrais attirer votre attention est le mot 吠える hoeru "aboyer", et plus particulièrement le kanji 吠 : il est composé de la bouche 口 et du chien 犬. C'est donc le cri du chien : l'aboiement !

    Conclusion : oui, j'aime les kanjis.

     

    ありがとう、藤本先生!

     

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