• Les haikus de Yumi - ゆみの俳句

    Vous trouverez ici des haikus de ma composition personnelle (précisons ici qu'ils ne sont pas nécessairement exempts d'erreurs de japonais).

  • 田舎、雪

    電車が通り

    蒸気雲

     

    Campagne, neige

    Un train passe

    Nuage de vapeur

     

    "inaka, yuki / densha ga toori / jôki-gumo"

     

    A propos du poème:

    Ce poème a été composé pour un concours organisé par la Maison du Japon à Paris. Je l'ai également proposé au concours du Festival Animasia 2012 à Pessac dont le thème était "entre tradition et modernité".

    Il joue sur l'opposition entre kanjis / kanas et yamato-kotoba / mot d'origine chinoise dans la poésie japonaise ancienne. Alors que la poésie antique n'utilisait - et c'était une règle - que des mots d'origine japonaise et privilégiait l'utilisation des kanas, ce poème ne comporte que 2 hiraganas et plusieurs mots sont des composés d'origine chinoise. C'est une référence à la sinisation massive de l'écriture à l'époque Meiji: pour importer de nouveaux concepts occidentaux, les Japonais créent de nouveaux mots en combinant des kanjis (ex: 自由 jiyû liberté, 哲学 tetsugaku philosophie...). Cela est à relier au train et à la vapeur, figures de l'industrialisation, alors que le premier vers renvoie l'image d'un Japon traditionnel, rural, à l'esthétique sobre.

    Ce haiku est construit autour de la clé de la pluie 雨 qui est présente dans un kanji par vers: le dernier du vers 1, le premier du vers 2 et le dernier du vers 3.

    On note également une rime entre les deux premiers vers.

     

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  • 右、左、

    よく眺めても

    危ないよ

     

    Droite, gauche,

    Même si on regarde bien

    C'est dangereux !

     

    "migi, hidari, / yoku nagamete mo / abunai yo"

     

    A propos du poème:

    Il s'agit d'un petit poème imaginé comme un slogan de protection routière que l'on peut enseigner aux enfants à l'école (j'ai d'ailleurs traduit le verbe avec le pronom "on" mais "je" et "tu" - par exemple - fonctionnent tout aussi bien puisque le sujet est omis en japonais). Je ne suis pas certaine que l'emploi du verbe 眺める nagameru soit correct, mais j'avais besoin d'un verbe long pour le nombre de pieds.

     

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  • 夜遅く

    急に鳥鳴り

    驚かす

     

    Tard dans la nuit

    Un oiseau qui chante soudain

    Me surprend

     

     "Yoru osoku / kyû ni tori nari / odorokasu"

     

    A propos du poème:

    Ce poème m'a été inspiré par des cours de poésie classique, où le thème de l'oiseau qui chante, notamment le rossignol, revenait régulièrement. Ce n'était pas nécessairement volontaire, mais on note plusieurs assonances et rimes: assonance en "o" (et "u") aux vers 1 et 3 qui riment en "u" et assonance en "i" au vers 2, ce qui crée un certain rythme.

     

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  • 八月は

    モン・サン・ミシェル

    に来ないで!!!

     

    なぜかというと、

     

    八月は

    モン・サン・ミシェル

    が込んでる…

     

    からね!

     

    Ne venez pas au

    Mont-Saint-Michel

    En août !!!

     

    Pourquoi ?

     

    En août,

    Le Mont-Saint-Michel

    est bondé...

     

    Voilà pourquoi !

     

    "hachi gatsu ha / mon-san-misheru / ni konaide !!! // naze ka to iu to, // hachi gatsu ha / mon-san-misheru / ga konderu... // kara ne !"

     

    A propos du poème:

    Comme je travaille au Mont-Saint-Michel, il est naturel que ce site touristique m'inspire des poèmes (n'est-ce pas?)... Donc voici ici la version "août / exaspérée" qui combine deux haiku reliés par une petite trame en prose, et qui résume mon humeur de certains jours au travail... mais bizarrement, pas celle d'aujourd'hui! (pourtant jour de composition...)

    Le mot "Mont-Saint-Michel" faisant déjà 7 sons en japonais (voire 8 selon les transcriptions: on trouve aussi モン・サン・ミッシェル "mon-san-missheru"), cela oblige à repousser la particule (ni / ga) au vers suivant, ce qui je n'aime pas tellement, puisque les particules sont rattachées au mot qui les précède, et donc, la pause dans la lecture doit se faire après la particule, ce qui casse un peu le rythme 5-7-5 du haiku, mais bon...

    D'autres versions du "haiku publicitaire Mont-Saint-Michel" viendront avec les différentes saisons!

     

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  • 千鳥足

    余と喋る友

    うまい馬

     

    D'un pas chancelant

    Cet ami qui discute avec moi

    Quel cheval doué

     

    "chidori-ashi / yo to shaberu tomo / umai uma"

     

    A propos du poème:

    Si je me souviens bien, ce poème m'a été inspiré par un cours de kanbun (lecture de textes chinois anciens en japonais) où l'on parlait d'une tradition chinoise de poètes vagabonds ou ermites qui buvaient pas mal d'alcool (ou quelque chose comme ça, je ne me souviens plus bien...).

    Notez qu'il n'y a pas de mot de saison dans ce poème... Il faut dire que 17 syllabes, c'est tellement court !

    L'idée, vous l'aurez compris, est que le poète, un peu imbibé, croit avoir une discussion édifiante avec son cheval, avec un jeu de mot entre "umai" (doué) et "uma" (cheval).

    A noter qu'en japonais, il n'est pas précisé qui a le "pas chancelant". Il peut donc s'agir du poète, du cheval, et même des deux ! A vous de choisir...

     

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  •  隠れ人

    誰だかわかり

    犬吠える

     

    Une personne cachée

    Lorsqu'il comprend qui c'est

    Le chien aboie

     

    "kakure hito / dare da ka wakari / inu hoeru"

     

    A propos du poème:

    Ce poème peut paraître un peu étrange, voire pas terrible du tout, mais en fait, ce qui est important, c'est surtout de comprendre à quoi il fait référence. En effet, il m'a été inspiré par un cours de littérature de 2e année de fac de japonais à propos de la littérature féminine du tournant Xe-XIe siècle au Japon. La plus célèbre représentante de cette littérature est Murasaki Shikibu 紫式部 qui a composé le célèbre Dit du Genji ou Genji Monogatari  『源氏物語』.

    Mais ici, il ne s'agit pas de Murasaki Shikibu, mais de sa rivale de l'époque, Sei Shônagon 清少納言, qui a composé Notes de chevet ou Makura no Sôshi 『枕草子』, qui est un recueil de réflexions sur des faits quotidiens, classés en deux catégories : les choses agréables ou okashi et les choses désagréables ou nikushi.

    Ce poème est inspiré par un fait "nikushi". En effet, Sei Shônagon n'apprécie pas du tout quand son chien, tout content de reconnaître l'amant venu rendre visite, lui souhaite la bienvenue en aboyant... On a connu mieux pour être discret, non ?

    La version moderne que nous avons étudié lors de ce cours donne :

    こっそり来る人を見知ってほえる犬は、打ち殺してしまいたいものだ。

    "kossori kuru hito o mishitte hoeru inu ha, uchi-koroshite shimaitai mono da"

    Un chien qui aboie en reconnaissant quelqu'un qui vient en cachette, on a envie de le battre à mort.

    [précisons qu'en poésie de l'époque Heian, le mot "hito" désigne plus précisément la "personne aimée. Donc, en plus du fait qu'il vient en cachette, il s'agit bien de son amant. A l'époque, toujours d'après ce cours de littérature décidément passionnant, il était monnaie courante et tout à fait acceptable d'avoir un amant, mais il fallait que cela soit fait discrètement.]

     

    Enfin, le dernier point sur lequel je voudrais attirer votre attention est le mot 吠える hoeru "aboyer", et plus particulièrement le kanji 吠 : il est composé de la bouche 口 et du chien 犬. C'est donc le cri du chien : l'aboiement !

    Conclusion : oui, j'aime les kanjis.

     

    ありがとう、藤本先生!

     

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  • 鶯は

    私のせいや

    声出さぬ

     

    Le rossignol

    Serait-ce de ma faute ? sans doute

    Si point ne chante

     

    "uguisu ha / watashi no sei ya / koe dasanu"

     

    A propos du poème:

    Ce poème m'a été inspiré pendant mes cours de bungo (japonais classique) en 3e année d'université. Le thème du rossignol est très récurrent dans les poèmes de printemps (je posterai notamment des waka étudiés pendant ce cours ultérieurement). Il m'avait aussi inspiré ce poème.

     

    Note grammaticale :

    - "ya" est une particule exclamative qui induit une interrogation sous la forme de fausse naïveté : on pose la question en sachant souvent, ou supposant savoir, la réponse. Cette particule entraine un accord sur le verbe (lien appelé 係り結び kakari-musubi : l'emploi d'une particule modifie la forme du verbe qui la suit [je reviendrai sur ce point dans un article sur les règles du bungo]) : ici, il s'agit d'un accord en 連体形 Rentaikei (RTK forme déterminante). En effet, si on décortique le verbe 出さぬ, il s'agit du verbe 出す à la 未然形 Mizenkei (MZK forme inaccomplie) = 出さ, à laquelle se greffe , à savoir l'auxiliaire de la négation ず à la RTK.

     

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  • C'est dans la baie du Mont Saint-Michel que l'on trouve les plus fortes marées d'Europe, qui sont aussi les deuxièmes plus fortes au monde, après une baie du Canada.

    Et aujourd'hui faisait partie des quelques jours dans l'année où l'accès au Mont a été coupé par la marée haute qui recouvrait une partie du gué.

    Cela m'a donc inspiré une petite vague de haikus promotionnels du Mont Saint-Michel (rien de bien sensationnel, hein ! ) que je vais poster ces prochaines semaines ^^

     

    *****

     

    Cette semaine, pour rester en thème avec la marée, j'ai mis en avant le jumelage du site avec l'île de 宮島Miyajima (ou 厳島 Itsukushima) dans la préfecture de 広島 Hiroshima (oui, ça fait beaucoup de "shima" pour une seule phrase, je sais...) . J'ai traité ce sujet dans mon mémoire de Master, je le posterai prochainement en article, mais ce qu'il faut retenir ici, c'est qu'il s'agit de deux îles sanctuaires classées à l'UNESCO et qui ne sont pas accessibles de la même manière à marée haute et à marée basse.

     

    Mont Saint-Michel et Miyajima

     

    Miyajima et

    Le Mont Saint-Michel

    Villes jumelées

     

    "Miyajima to / mon-san-misheru / shimai-toshi"

     

    *****

     

    Et pour le fun, quelques photos prises pendant la grande marée de ce matin ! (comme je suis passée avant la marée, ce ne sont que des photos prises de l'intérieur, donc c'est plus impressionnant mais moins joli que des photos prises depuis l'extérieur).

     

    Grande marée 1

    L'entrée du Mont vue depuis la partie non submergée du gué

     

    Grande marée 2

    Demi-tour à droite : on ne voit pas très bien, mais des personnes attendent de l'autre côté pour traverser

     

    Grande marée 3

    Quart de tour à droite : l'autre entrée du Mont

     

    Grande marée 4

    Vue depuis l'escalier de l'office de tourisme sur la porte du Mont (dont l'extérieur apparait sur la première photo)

     

    Grande marée 5

    A peu près même photo prise entre les barreaux de l'escalier : on devine au loin les personnes qui attendent...

     

    Grande marée 6

    Juste en dessous de l'escalier, les restes de l'ancien escalier. On devine une marche sous l'eau : c'est là que j'aime m'asseoir en général pour attendre mes groupes ^^ (sauf aujourd'hui, quoi ! )

     

    Grande marée 7

    Vue de l'escalier à gauche à hauteur maximale : c'est loin d'être un record absolu de hauteur, seulement avant, on pouvait toujours accéder par la digue insubmersible (construite à la fin du XIXe siècle), donc ça ne posait pas de "problème"

     

    *****

     

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